Bastille Design Center – Paris 2016

Programme du salon de septembre 2016

 

L’ouverture au public mercredi 14 dès 14h00
vernissage le même jour de 18h00 à 22h00, ainsi que la remise des prix (Boesner et ArtCité).

Vendredi 16 à 15h00, Hommage à Hans Ruedi Giger

Projection du film HR GIGER REVEALED par David N. Jahn (52 mn) et un montage
ART MOTION par Petr Lukskan (33 mn).

Samedi 17 à 15h00 Conférence-Discussion sur l’Atelier du Non Faire
Le Pavillon 53 est un atelier de libre expression en milieu psychiatrique ouvert en 1983 par Christian SABAS, infirmier psychiatrique, mais aussi peintre, auteur et musicien. Situé au sein de l’Établissement Public de Santé Maison Blanche, à Neuilly sur Marne, le Pavillon 53 ainsi que les 8000 œuvres qu’il renferme sont actuellement en sursis depuis 2005, suite aux ventes successives, notamment par l’hôpital à la mairie, puis par la ville à une Entreprise Publique à caractère Industriel et Commercial, en vue de la construction de 4 200 logements. Ainsi le Pavillon 53 et ses œuvres semblent promis aux marteaux piqueurs… À moins que…

Déroulement de la conférence :

1°/ Présentation de l’Atelier du Non Faire/ :

Cette présentation sera faite par Arnold Bugnet, actuel Président de l’Association. Il retracera l’historique de ce pavillon 53, depuis ses débuts en 1983 , les grands moments de cette action, puis les difficultés à partir de 2003, avec la vente du terrain, et l’injonction de quitter les lieux. Un point sera fait sur les dernières démarches et la situation actuelle.

2°/ Discussion : du brutal au fragile

La discussion portera d’abord sur l’ensemble des problèmes soulevés par la sauvegarde du pavillon. Quelle pourrait être la destinée de ces œuvres ? Peuvent-elles être dissociées et vendues séparément ? Ces œuvres pourraient-elles entrer dans une collection d’art Brut ? S’agit-il d’un ensemble indissociable de son lieu de création (le pavillon 53). Quelles sont les démarches qui ont été menées jusque-là auprès des autorités locales ou nationales ?

Les questions ne manquent pas sur ce sujet. Figuration offre une tribune à cette association du Non Faire pour présenter tous les problèmes qu’elle a rencontré jusque-là et les moyens qui seraient nécessaires à la sauvegarde de ce patrimoine.

3°/ Projections de diapositives sur ce lieu (ou d’un petit film d’une vingtaine de minutes)

4°/ Deuxième Discussion : de l’art thérapie à l’art

Bien sûr, à travers cette démarche de psychothérapie, se pose immédiatement le problème de la qualité des œuvres et de leur promotion. C’est la question que pose (ou devrait poser) l’Art Brut, en vogue actuellement. La pratique de l’art thérapie en milieu psychiatrique fait-elle obligatoirement de tous les patients des artistes ? L’expression artistique de ces personnes peut-elle et doit-elle nécessairement être considérée comme création d’œuvre d’art ?

Bernadette Grosyeux se trouve à cette jonction, avec son association « Eg’Art », qui s’est donnée pour objectif de « permettre aux personnes isolées autodidactes ou dans une situation potentiellement porteuse d’exclusion (en situation de handicap mental ou psychique, enfermement, maladie…) ayant un talent avéré dans le domaine des arts visuels, d’exposer et de vendre leurs œuvres (peinture, dessin, sculpture, installation, photographie, vidéo…) ». (www.egart.fr).

Puissant médium d’expression et de sublimation, la pratique de l’art ne possède-t-elle pas intrinsèquement le pouvoir de favoriser chez chacun le bien être psychique ?

Au sein de l’institution, n’est-elle pas un médium pouvant éventuellement aider l’individu à s’extraire de la « folie » et dans certains cas révéler une « âme d’artiste » ? Pour autant cela signifie-t-il que tous les individus en situation de handicap mental ou psychique sont artistes et les artistes par extension tous « fous » ?

L’artiste même potentiellement « fou » ne reste-t-il pas avant tout un artiste ?

Et qu’en est-il de tous ces artistes dits « normaux », eux aussi très souvent en détresse psychologique, social ou financière, n’ayant pas forcément l’autonomie ou la capacité de promouvoir leur création ? Tous les artistes en général, sans distinction aucune ne sont-ils pas confrontés à ces difficultés ?

L’un des objectif de Figuration Critique est, au travers nos expositions annuelles, de proposer une modeste visibilité à tout artiste de talent, proposant un travail de qualité, d’une implication forte, avec comme seule exigence « thématique » , une figuration critique.

Intervenants :

Arnold Bugnet, artiste et activiste du Non Faire

Bernadette Grosyeux, Directrice des établissements et services médicaux sociaux de MFPass, créatrice de l’association Eg’Art

Françoise Monnin, Rédactrice en chef d’Artension

Violette Villard, philosophe et membre du Non Faire